Les chats sont des êtres facétieux, les Internets ne le savent que trop bien, 'faites pas semblant. En Allemagne comme ailleurs sur le continent ils n'ont que sept vies, et non neuf comme chez les Brexiteurs et leurs descendants coloniaux, mais ça aurait eu l'air nettement plus con d'intituler un album de neuf pistes 'Sieben Leben' non ? Passé ce détail technique, cette pochette rouge sang (presque le même que celui présent sur la discographie complète de Chaos Z, seulement un peu édulcoré par le passage du temps)
trahit l'esprit de la présente galette de façon assez juste. Bien
qu'ayant l'air inoffensive à présent, petite, et fantomatique, la bête
est méfiante et reste prête à se défendre.
Fliehende Stürme, prolongement dépressif et mélancolique du mythique Chaos Z est une de ces formations fugaces mais toujours présentes dans les à-côtés du paysage culturel deutschpunk, comme un oncle qu'on a aimé et admiré enfant, qui aurait voyagé très loin, et dont on a que sporadiquement des nouvelles, par-delà une autre rive. Cette autre rive pourrait être le Styx pour FS, dont seul le chanteur et fondateur reste de ce monde actuellement.
Au niveau des influences rien de bien neuf, la recette est toujours la même. On reste dans la droite lignée de ce qu'a pu produire l'Allemagne dans les années 1980 (Razzia, Torpedo Moskau, Die Strafe, peut-être même Alphaville et leurs copains vous savez), passée la tornade figée Killing Joke/Joy Division. Non, ce qui frappe ici c'est plus l'exécution, froide, si froide, maitrisée, dont la chaleur parfois approchée ne s'avère être qu'une illusion, un reste de deutschpunk passé à la moulinette dark wave.
Riches et uniques, les morceaux s'enchainent sans se ressembler, depuis l'entrée magistrale 'Die Königin darf nicht fallen' et son refrain glaçant, jusqu'à 'Kreigskindruh' et son tempo lent, habillé d'un orgue funéraire quasi-chrétien, en passant par le très dur 'Puppen' ou le plus électro 'Sensation'. Les ambiances défilent, comme autant de vies, autant de moments du passé, autant de vies parallèles et ratées que l'on contemplerait le long du train de l'existence, avec pour dénominateur commun une batterie carrée et martiale, indus ou street-punk fainéant et surtout une basse ronde omniprésente, englobante, presque réconfortante -ces lignes de basse putain !-.
Peu dans les habitudes éditoriales de ce blog piteux quasi décédé, le clavier est ici plutôt bien manié et viendra à la manière d'un Flake habilement habiller le reste le plus clair du temps (un peu long peut-être sur 'Sensation', mais c'est du pinaillage). Il est un complément essentiel de la guitare, loin d'être centrale, et se voit offrir quelques solis gentillement mélancoliques, qui ne convainquent pas totalement cependant sur 'Innenstadt' ou 'Jetzt'. Si Indochine, que je soupçonne d'avoir lorgné plus d'une fois sur FS, avait vraiment eu une once de rébellion en eux, ils auraient sonné comme Fliehende Stürme, définitivement.
Les textes sont déclamés par l'inébranlable Andreas Löhr avec cette voix d'Outre-Tombe unique, si calme, quasi éternelle, ne retrouvant sa haine lancinante du monde que dans de brefs moments qui font mouche et mal à la fois ('Innenstadt'). Ils sont sombres et froids, comme un ancien complexe sidérurgique en friche. L'espoir n'est pas de mise, car il est illusoire ('Es wird nie mehr sein ,wie es ein mal war'). On peut bien se mettre en colère ('Das Bild', avec son chant vraiment punk), on peut bien regretter une éphémère et douce chaleur de jadis, ce ne sont que des illusions. Ne reste que le souvenir et le regret ('Industrie'). Si la vie n'a aucun sens, il n'est cependant pas nécessaire d'accepter les carcans de notre monde capitaliste, qui finalement ne font que rendre plus saillant ce fait de par leur absurdité. Alors, romantique oui, comme une usine désaffectée d'où tomberait encore de quelconques symboles communistes rouillés et défaits par le temps, vanité pure et froide de ce monde mécanisé et malveillant. Pas comme le romanticisme à chier de Hollywood.
Au final, la vie est faite de plusieurs vies, mais aucune ne s'efface totalement, et c'est en puisant dans sa riche discographie mais aussi son histoire quasi-tragique que Fliehende Stürme parvient encore à surprendre et à accrocher avec cette galette crépusculaire par moments, désabusée et emplie de fureur intériorisée. Les maîtres d'un genre qu'ils ont créé et qui mourra avec eux.
Recommandé :
- 'Industrie'
- 'Sensation'
- 'Die Königin darf nicht fallen'
- 'Das Bild'
- Entstehen und Verschwinden'
Le moins que l'on puisse dire c'est que le punk rock allemand est arrivé à un stade de maturité suffisant pour voir fleurir festivals, conscience de scène, petite autocratie virtuelle de critiques voire pire encore depuis quelques années, un sens du culte que l'on rencontrait volontiers plus dans les sombres eaux métalliques que sur les rivages de la Keuponnie. Un créneau est donc soudain tombé du Ciel pour les milliers de vieux losers stagnant en Germanie après avoir jadis sorti des albums plein de fureur et de haine contre la BRD. Au début les anciens des années 80 ou de la période de la Réunification, comme Slime ou Hass, se reformèrent dans une euphorie quasi-messianique puis vint le temps des réunions plus ou moins fructueuses des groupes cultes de ma génération. Wizo était revenu avec un opus qui avait profondément divisé et l'éternel concurrent Terrorgruppe ne pouvait pas rester en marge : la demande était trop grosse, céder à la tentation quasi-impossible.
10 ans avions nous vécu sans Terrorgruppe. Dix longues années pour votre serviteur qui a grandi autant avec eux qu'avec les Offspring ou les Ärzte, au point que sur l'autel de la Sainte Trinité du rock allemand se trouvait toujours une bougie pour le "4è groupe" en 2014, année de la résurrection avec 'Inzest im Familiengrab'. La peur d'être déçu était donc manifeste, et la première écoute avait été mitigée. Ce n'est que plusieurs mois après, que l'envie d'y revenir de façon plus prolongée s'est manifestée, un phénomène déjà expérimenté avec 'Fundamental' en 2003, qui déjà aux premiers abords apparaissait plus comme un recueil de chansons pop débilisantes qu'un véritable album de punk. Le groupe de terreur remettait donc le couvert avec sa recette "Non-stop Aggropop", mais loin de faire un copier-coller de leur opus précédent les Berlinois ont opté pour une certaine évolution de leur son.
La chose la plus frappante est cet esprit retro, avec un orgue typé 70s voire 60s, qui vous ramènera autant au rock anglais sucré de jadis qu'aux joyeuseries yéyé. Un parti pris risqué mais qui traduit une réelle volonté du groupe d'affiner son concept. Le MC Motherfucker avait bien conscience de celà, puisqu'en interview il
confiait s'attendre à ce que 'Tiergarten' soit traité comme de la
"Opa-scheisse" par la frange la plus hipster de la fanbase berlinoise. Le résultat est la plupart du temps addictif et efficace d'emblée, avec un excellent riffing, des refrains s'empreignant dans l'esprit en quelques secondes, et surtout une utilisation intelligente de l'orgue servant de véritable contre-poids à la guitare de Johnny Bottrop. Les amateurs de passades techniques pourront par ailleurs toujours retrouver des subtilités intéressantes à disséquer sous de faux-airs d'accessibilité pop. Un autre point crucial de cet album est qu'il est résolument joyeux dans son approche nostalgique des années d'avant le punk (à la grosse différence d'un 'Coaster' plutôt névrosé), avec parfois même un aspect disco comme sur 'Leider keine Zeit' ! Une fraîcheur qui confine malheureusement parfois à la farce comme sur 'Dauerabo' assez pénible. Aber ist das noch wirklich punk rock ?
A l'image de ce facétieux singe s'étant pris en selfie comme n'importe quelle poufiasse humaine, Terrorgruppe n'a pas perdu son envie d'offrir son plus beau sourire narquois à la société débilisante que l'on doit se coltiner. Comme ce macaque, le groupe adopte une attitude grotesque, caricaturant les aspects les plus mongoloïdes de ce Quastch-system tant honni. Attendez vous donc à retrouver cet esprit moqueur, irrespectueux et parfois cynique qui a fait le succès de la formation. L'extrême droite populiste, les bigots, la gentrification du punk et le quotidien d'une société absurde, toutes les têtes de Turcs du groupe sont à nouveau raillées à coup de rimes. Rien de bien neuf, mais c'est toujours un plaisir de retrouver les allusions à la popkultur d'Outre-Rhin entrecoupées de références aux classiques du punk dans des textes vaguement revendicatifs et portés par la voix unique d'Archie Alert. Celle-ci n'a pas faibli et reste le véritable plus du groupe. Les chœurs sont également utilisés à bon escient, et les guests habituels de ce petit monde berlinois (Skinhead Black de K.I.Z., Luise Fuckface) feront sourire les plus versés dans cet entre-soi particulier.
Au final, il était légitime d'avoir des craintes sur ce brusque retour au charbon du Groupe de Terreur, surtout vu le contexte actuel de gentrification et kvltification ambiant. Mais même si le groupe se perd quelque peu dans la pop crasse et volontairement éculée, il n'en demeure pas moins que le résultat est plus qu'agréable et ne renie en rien l'image iconique que le groupe avait laissé. En 2016 Terrorgruppe a donc encore tout mon respect et je me suis même à nouveau pris à rêver prendre le prochain train pour Berlin, afin de me ruer le jour J dans la fosse d'un club pour gueuler une de leurs chansons à 10.000 lieues d'un quotidien franchouillard sclérosé.
Recommandé :
-'Immer besser' auto-reprise de J.Bottrop. Meilleure version que Berlin Diskret.
-' Der Maximilan', er ist wirklich nicht so wie uns
-'Dumm aber lieb', warum bin ich doch so dumm ?
-'Wie es der Staat mag'
-'Winnetou'
-'Blutbürger'
Vous connaissez Montreal ? Un groupe de power-pop, pop-punk, ramonescore à tendance post-blink. Super groupe, je vous le recommande vraiment, surtout si vous commencez à être un peu blasé du fatras dégueulasse anarcho-crust. Je sais pas pour vous mais moi mon immersion dans le punk rock au début était à mille lieues des pochettes en noir et blanc avec des photos d'enfants carbonisés au Vietnam ou des aiguilles d"héroïnomanes survivant dans un squatt autonome. Tout ça c'était pour les intégristes et les dépressifs de merde trop à fond dans une anarchie mortifère. Alors oui c'est sûr le monde est moche et injuste et ça fait parfois du bien les disques immondes mais dans le fond ? Viens forcément le moment où la boucle est bouclée et où se retrouve bien las de toute cette merde de rebelles provinciaux. A l'image des super-héros un brin au bout de leur peine sur la pochette, ces héros de province pour le coup certes déguisés plus comme Batman ou Nova que comme de simples crêteux gauchos à la con (où est la différence au final ?), vous en aurez marre et vous retournerez là où pour vous tout a peut-être commencé. Non pas le bar, vers le son honni par les trve punkers jusqu'au-boutistes qui ont bien vite oublié qu'au début punk et pop étaient frères.
Ah oui, je parlais de Montreal en guise d'intro et vous lisez un "article" sur die BlumentoPferde. Pourquoi ai-je pris donc ce chemin tortueux ? Hé bien parce que Montreal est le groupe qui m'a lentement remis dans le droit chemin malgré les tentations extrémistes, et que die BlumentoPferde n'ont fait qu'enfoncer le clou. Née en 2002, la formation transpire encore aujourd'hui la période bénie de la fin des 90s-tout début des 00s où le punk à roulette californien et ses équivalents d'Outre-Rhin étaient à leur zénith. Instinctif et léger, leur son empreint tant des Ramones originaux que des Ärzte (dont vous trouverez carrément des extraits à chaque tiers de l'album !), n'en oublie pas d'être porteur de mélodies travaillées et de variations d'ambiance bien vues. A mi-chemin entre insouciance et douce mélancolie, se dégagent pour les connaisseurs différents parfums qui vous rappelleront à n'en pas douter vos années acnéiques. Dès l'introduction, 'Nichts verpassen', tout est posé de façon magistrale : refrains accrocheurs, chorus cataclysmiques, breaks bien tournés, solis jamais superflus, le cahier des charges est dûment rempli sur près de 15 pistes. Jadis Nevermind et plus récemment Kotzreiz avec le désormais reconnu 'Punk bleibt Punk' avaient opté pour une voie similaire, même si ici le côté bubble gum est nettement plus marqué.
Tout comme leurs inspirateurs, outre une musique accessible et immédiate, l'ingrédient bonus miraculeux ce sont encore une fois les paroles. Ici ce sont les histoires de cœur et autres relations entre homo sapiens qui occupent le gros des sujets traités, avec un chant certes basique mais rudement efficace. Justes et jamais injustes, sensibles, porteuses d'une certaine
réflexion sur la vie, les paroles n'en oublient pas d'être touchantes ('Noch niemals' vous mettra sans doute la larme à l’œil si vous êtes germanophone) et
parfois simplement drôles. Ainsi 'Und manchmal Manowar' est une très bonne analyse de certaines relations asymétriques que l'on a tous eu l'occasion de croiser et les interjections diverses sur 'Für dich (Bimm bimm)' font mouche avec le reste du texte nettement plus sérieux. Un autre trait particulièrement agréable est que l'ensemble même si hautement critique - ça reste du punk quand même !- est largement sous-tendu par un propos positif, chose qui manque à l'abîme des groupes de vilains pas beaux de l'Anarchie de la mort qui tue.
Au final, une des très bonnes surprises de l'année. Tout simplement. A l'heure où l'on sort des simulateurs de MSN, un excellent moyen musical de bondir de 10 ans dans le passé. Mais sans nostalgie béate, oh non !
Recommandé, globalement tout mais plus particulièrement :
- 'Nichts verpassen'
- 'Und manchmal Manowar'
- 'Auf vynil'
- 'Für dich (Bimm bimm)' et son xylo de Netto 3000
- 'Noch niemals'
- 'Alles muss raus'
- 'Im Nacken', une des plus tristes du lot
Alors oui, c'est sûr on pourrait aborder Echosmith (non, j'ai pas honte), Tony Montana ou la quinzaine de skeuds de black/thrash plus ou moins redondant qui ont été streamé sur mon Mac de petit bourge de merde, mais je vais me contenter d'aborder la musique qui me berce en secret depuis tant d'années, la worldmusic tendance afro-beat. Aujourd'hui je vous embarque donc pour un voyage auditif au Swahili, avec la troupe des tambours de oh et puis merde, direction l'Allemagne comme d'hab'. Et même on va remonter aux sources de mon immersion dans le deutschpunk en abordant le dernier rejeton de Farin Urlaub, LE mec qui quand j'avais 13 ans m'a poussé dans les bras du punk allemand. Farin à part qu'il ait l'air immortel et qu'il soit indirectement responsable du fait que vous lisiez ces lignes, est passablement connu pour être une des deux têtes pensantes des géniaux et cultissimes Ärzte. Mais les années passant, il faut croire que même dans le meilleur groupe du monde on commence un peu à se faire chier, aussi dès 2001 M. Urlaub entama le sombre chemin des side-projects, d'abord en solo puis carrément avec toute une Racing Team. FURT ou ce qui ressemble à une officine occulte Ärztique était né. 15 pistes se trouvent sous cette très belle pochette. Connaissant l'Allemand on s'attend à trouver une certaine volubilité, voire versatilité avec une partie de titres orientés clairement pop (bonne pop on s'entend), une autre plus rentre-dedans, le tout noyauté par de bons gros étrons typé acoustique ou jazzy. Et bien on en a pour notre argent ! L'album commence sous les meilleurs auspices avec 'Mein Lied' et 'Dynamit' et son riff oriental particulièrement vicieux, deux bombes dignes du meilleur du pop-punk de la fin des 90s et très proches de l'album '13'. 76 figure sur le maillot de Herr Urlaub, vous pensiez vraiment que c'était innocent ? Non, c'est bien sûr pour nous rappeler que les fondamentaux sont toujours là sous la couche de maturité, Pistols et Ramones hantent toujours les aspects les plus punks de l'album ('Keine Angst' et son rythme bien old school). On peut se réjouir car sur ce genre de morceau on retrouve une plus grande technicité à la guitare qu'à l'accoutumée avec la présence de soli mélodiques rudement catchys et émotifs, amenant un réel plus à l'ensemble. Une bonne surprise, Farin Urlaub disant lui-même être plutôt médiocre techniquement parlant.
Je parlais de worldmusic dans l'intro mais ce n'était pas que pour troller dans le vide, en effet l'album aborde l'air de rien une variété de registres assez importante et on est ainsi confronté à plusieurs des marottes de Farin U., le flamenco, le ska, le music hall et la pop sirupeuse des 70s, généralement mâtinés de lignes pop légères voire dansantes quand ce n'est pas la ballade triste (la bien nommée 'Das Traurigste'). Parfois se contentant d'être juste sympathique pour ne pas dire de second rang -'AWG', 'Heute tanzen'- ces morceaux offrent cependant une belle rampe de lancement pour des textes plus intelligents et sensibles que ceux des standards de la pop radiophonique. Abordant une flopée de thèmes, Farin nous livre ses états d'âmes et ses réflexions sur la vie nous régalant en métaphores parfois absconses. Difficile à résumer en quelques phrases, mais disons qu'il se place en observateur un brin caustique du quotidien quand il ne verse pas dans les sentiments simples mais exprimés avec une honnêteté qui fait mal au cœur. Côté chant, comme côté production, c'est un sans faute, tout concourt à donner une vie propre à chaque chanson.
Au final, au vu de la qualité de cet album et de sa très forte ressemblance avec les titres de 'Auch' ou 'Jazz ist anders', on peut se poser a question si être fan de die Ärzte ne se résumerait pas simplement à être fan de Farin Urlaub tout compte fait. Vous aimiez les Médecins ? Vous aimerez cet album, garanti, on est loin d'y écouter les chutes refusées par le meilleur groupe du monde.
Recommandé (entre autres, 80% vaut la peine) : -'Mein Lied' -'Fan' -'Newton hatte recht', putain de Ramones encore et toujours eux -'Dynamit' - 'Herz ? Verloren !', le single un peu poussif du truc mais qui passe bien -'Was die Welt jetzt braucht' -'Keine Angst', vraiment prenante
Avant d'aborder frontalement le cœur du sujet je vais vous parler un peu de ma vie, puisqu'un blog est essentiellement une mise en avant narcissique d'un individu. Tous les jours ou presque pour me rendre sur mon lieu de servitude
appelé "entreprise" je traverse deux zones bien distinctes : une grosse
banlieue, bien grise, bien dégueu, bien française dans le fond malgré ce qu'en dit le FN, et ensuite un
joli petit coin résidentiellement ennuyeux avec des gens tatillons et
attachés à leurs rosiers. Je déteste les deux à peu près autant, les prosélytes nouveaux et les joggingmen valant dans le fond les MGEN à la retraite et les propriétaires votant PS "parce que ce sont des gens biens". Si vous avez un peu trainé sur richtermusik, vous savez que je me suis fortement intéressé à la mouvance punk, et plus particulièrement à son expression allemande. On trouve un peu de tout dans la keuponnie germanique, depuis le gros hardcore furax anti-capitaliste, anti-national et anti-religion jusqu'au pop-punk le plus juvénile et faussement inoffensif. Jusqu'ici j'ai beaucoup parlé des groupes haineux typés "Banlieue", il est temps d'aborder le côté "Suburbia". Et personne en Germanie n'exprime le vide inhérent à cette zone que Supernichts.
Supernichts ou en VF " Super rien" -tout un programme-, est loin d'être un groupe débutant. Fondé en 1993, ils ont pondu une tripotée d'albums tous plus ou moins sympas et abordant essentiellement la stupidité de la vie quotidienne dans les zones qu'il est convenu d'appeler "pavillonnaires, essentiellement blanches et de classe moyenne". Leur dernier effort en date n'est pas bien différent au niveau des thèmes abordés mais il tape toujours autant là où ça fait mal avec des textes mi-ironiques mi-descriptifs. Oubliez la quincaillerie classique antifasciste, embrassez la réalité bien concrète et bien plate de nos vies. Depuis le début du punk il y a des groupes qui délaissent la lutte des classes pour mieux nous raconter des tranches de vie mettant particulièrement en lumière les contradictions de notre société occidentale (les autres on s'en bat les steaks, elle sont encore plus caricaturales trolololololo). Ainsi on a régulièrement droit à des histoires d'amour vides ('Nur du und ich un Dr Hartz', 'Gesternauseinandergelebt' ), des hymnes au rien du tout ('Die blöde Welt','Schlecht in kleinen Dingen') , et quelques regrets diffus quant au manque d'alternative viable à ce fatras illusoire appelé civilisation. Mieux que de regarder un journal de Jean-Pierre Pernaut ou TPMP en s'étouffant tellement le spectacle est navrant.
Musicalement je vous le dit d'emblée si vous aimez le ramonescore un peu péchu, c'est l'orgie. Sur les 20 morceaux, il y en a 18 qui envoient du pâté du début à la fin. Si vous avez retourné 'Insomniac','Milo goes to college' ou les premiers Terrorgruppe, jettez-vous sur Supernichts ! Les morceaux sont courts, simples, furieusement mélodiques et vous scotchent dès la première seconde tant de par leur songwriting doux-amer que par l'énergie dégagée par le groupe. Un doux parfum d'années 90 flotte sur l'ensemble mais le propos est des plus maitrisés entre des choeurs bubble-gum, des solis bien rocks des plus réussis et une production quasi-parfaite venant mâtiner ce bon vieux son punk tirant juste ce qu'il faut sur la pop.
Certes la musique en elle-même dévoile son ingénieuse composition au fil des écoutes, mais le chant lui aussi vous colle de suite dans les tympans. Claires, simples, sans trop de sonorités volksmusik les lignes mélodiques sont idéales pour être apprises rapidement. Le chant donne une réelle plus-value à l'ensemble et assène le côté pop, joyeux, mutin la plupart du temps sauf lorsqu'il se fait plus mélodique, éclairant les textes sous un angle plus mélancolique ('Welcome to bungalo ghetto', 'Dass endlich mal was anfägt','Mittelscheitel'). Seules petites erreurs sur la galette, une ballade au texte bien vu mais à l'instru trop convenue ('Ihr mal wieder') et 'Im Flaschenmeer' trop rock teutonique pour moi.
Au final, un excellent album de pop-punk qui reprend là où les choses en étaient restées début 2000 mais le fait rudement bien. Un des skeuds que j'ai le plus déglingué cette année ! Comme je le dis souvent sur ce blog, un pure pépite made in Germany qui s'attaque à Suburbia en jouant sur toutes les émotions et en nous racontant des histoires simples mais pleines d'esprit. Le punk c'est parfois la politique de ceux qui n'aiment pas la politique mais parfois c'est aussi juste une critique de la société beaucoup plus facile à embrasser. Pourquoi choisir entre le A cerclé et l'épingle à nourrice ?
Recommandé : globalement tout mais encore plus :
- 'Gabi und Peter', histoire d'amour si commune et si vide de sens
- 'Dass endlich mal was anfägt', ce pourquoi on en est toujours là
- 'Wo ist Frank Farian wenn Mann ihn braucht ?' c'est vrai ça hein ?!
- 'Keine Art', keine Frage das war super...
- 'Welcome to bungalo ghetto' ô Suburbia
So you've bought a brand new drum kit because you want to make this dream come true. You want to be a drummer for real this time, you've enough to play with your fingers on the desktop all day long. Welcome brother, welcome sister in the great drumming family.
I personnally never was fascinated by the drums as a kid, it all came naturally and gradually. I first listened to a lot of old english rock or pop records my parents bought back in the days and then only I started to make some beats with my fingers on a table at the age of 12, much like a retard (the splash cymbal was the neary heater, you got the picture...), but I thought then it won't go any further some day. Things suddenly fell into place for me in a land far from any blasphematory rock filth and fury.
I was in the Sahara desert, not so far from the morrocan/western sahari border and I was with some folks who wanted to meet black people from the Drâa Valley. Those people are the descendants of former slaves brought from the South by their muslims owners. They converted to islam, and at some point, I dunno anymore, they got freed. But while losing their original animist beliefs they never gave up playing their music and they became famous in the French colonial Morocco.
So I met some of them, and they played traditional songs of their own, like they do in order to earn some money from the white weirdos coming in those remoted places. They invited me to play with them, because I had long hair back then, much like a cliché metalhead. I suppose, I still don't really know why they chose me. They might have wanted to make some fun of me I guess. But fact is I wasn't as shitty as they expected and they soon started to teach me some things about rythms. When we left one of them told me in French I had to continue once at home because "I had potential".
Only a month later I played on my first drum kit in a remoted garage lost in the middle of fir forests with a good friend of mine who learned the bass guitar and since then I've never stopped. If the first song I could play right was 'My Sharona' by the Knacks, that guy and I soon started to search more stuff and so began my music nerd career. I will never be Mario Duplantier, Hellhammer or another random drum star. I'm just me
and that's fine because I've worked on what I liked the most and on what
I enjoy drumming, that's all that really matters in the end. Now that I'm way older I still see the progresses I made and I have to admit the records below have a special place in my record collection.
From time to time I meet people who are interested in drums, and although I'm not a genius at all, they usually ask me one or two good records to learn the drums basics. I thought it could be somewhat useful, so here are finally the 20 records I recommend to you all, new drummers.
PART ONE : BASICS
01. High Voltage - AC/DC (1979)
Basically everything I play outside punk and jazz-influenced stuff has its roots in AC/DC. When I was in Morocco, AC/DC was my favourite band and I listened to them over and over. I already knew all their songs by heart and I couldn't help but kick on the ground along with Phil Rudd. I've always loved the way Rudd plays because it's very simple and at the same time effective. AC/DC is great for a beginner because they're slow but not too slow like the doom bands. They got the right tempo, and they are always playing four sound rythms with Rudd. As a european who grew up on the continent with mainly schlagers/volksmusik influenced music, I've always felt three sound rythms weird. They're complicated, they're disturbing. It took me a long time to realize that one of the main reasons I dsiliked the Motown sound, Iron Maiden, jazz or hip-hop was three sound rythms.
With AC/DC you'll never have this kind of problem, they go straight to the point the good old way the 50s blues rock forefathers did. But don't get me wrong this record and the others from the Bon Scott era contain everything you need to learn. Breaks, crescendos, decrescendos, right use of the bass drum, the snare and the hanging toms, everything is here. Rudd's work is generally underrated because it is repetitive and relatively easy to play but what many musicians miss is his awesome use of cymbals. I read when I was younger that he didn't really thought about his drum skills except for the cymbals. He managed to play in such a way they'll slowly stun the listener. How many technical bands are mising this point, forgetting to use correctly their cymbals I can't tell... If you want to be effective and gain a lot of power without double kick or blast beats, use the cymbals !
No matter what people say about this band, about his stupid lyrics or the fact they're too nice or too horrible according to the asshole you're talking with, AC/DC are still living gods because they were able to talk to every dirty white loser like me and because they shaped the way half of the rock to come without betraying the true roots of rock'n'roll. They took 50s blues rock and made it a little bit more agressive, making it full of energy, something we should all be grateful for.
02. Ramones - Rocket to Russia (1977)
I
was never into the Ramone stuff that much, I started my punk record
collection with the Damned, the Buzzcocks and the Pistols, but while
thinking about good albums for a beginner, the Ramones obviously emerged
as the ideal band to start with because Tommy Ramone drummed some of
the easiest rock songs ever. His style is quite close to Phil Rudd's but
the new-yorker was a little bit faster and even more minimalist than
the australian. The early Ramones albums are a little of boring if you
already have some level, but for a beginner it will be the perfect
introduction to energic and somewhat more nervous rythms. Some years
later the Brits made this proto-punk rock'n'roll angrier and harder
introducing what we call now D-beat, THE punk rythm, but that's another
story and if you're into punk you'll find many interesting records
later.
03. Exile on main street - The Rolling Stones (1972)
Back in the rock history, almost everything started with the 50s rock
who melted black blues music from the Southern States and folk music of
the white immigrants from Europe, a popular perpetuation of old stuff
from ancient times. Then came the 60s and the first international
superstars for the Baby Boom generation : the Beatles, the Stones and
the Beach Boys. Among those three bands, every kind Apple-user seem to
worship the Beatles, a band I absolutely hate : they were soft, they
were whinnies, they took bad drug habits in India, my leftist/retard
teachers liked them. Burn in Hell, Beatles. The Rolling Stones weren't
of the same kind, and they do deserve their cult status, even if they
are the very rock stars punk later criticized. Most of what we hear in
the nasty rock realm has its roots in the Stones who catalyzed much of
what was latent in blues. Violence, hate towards establishment,
despair, even satanism have their roots in the blues but the Stones
brought it to a larger scale. Concerning the drums, there's nothing hard
to play in the Stones' repertoire and this makes theirs songs a very
good sarting point for any drum beginner. If you want to learn to learn
something, start with the basics, they're all in this band.
04. All summer long - The Beach Boys (1967)
Alright you just read the Stones were the ideal starting point for
someone interested in drums but the fact is I never liked a whole record
from them like I liked my old Beach Boys records. On this blog, I often
say that american music is stupid and only about merchandising, but
sometimes you'll have to be fair, without the american bands we would
still have to hear Edith Piaf or Georges Brassens every fucking day and
not to "real" rock (uh, wait, it happens everyday in my shitty country
!). What the Boys introduced into rock'n'roll was a huge work on complex
polyphonic vocals and that happy, sweet vibe you can only associate
with surf music. They later influenced to death bands like the Ramones
or remoted punk acts, but they don't receive very often gratefulness.
Although drummers of both bands remained faithful to the old blues rock
style, I always found that "surf beat" be it slow or fast more
satisfying than the standard, boring blues beat. This sweet happy beat
was used to death during the 60s and many now forgotten bands played it
the way hipster bands of today are using the D-beat. If you wanna
play some hard stuff later, I recommend you to know how to play some 60s
stuff because the basics are roughly the same, only the tempo changes.
And finally I'd like to add that during the 60s there's a lot of good
French songs that mimicked the Beach Boys' ones, some are really worth
to dig (this might actually be the only good era for french pop music
!).
05. The Doors - The Doors (1967)
While talking about very old records, it's impossible not to talk about the Doors. The american quartet might have been one of the very best rock bands ever. Ever m'kay ?. Everybody praise Morrisson's vocals, Manzarek's keyboards or less often Krieger's guitar parts but only a few really hear to Densmond's drumming. Although it seems unoriginal and quite boring on a first listen, you'll find a very good way to introduce yourself to the pyschedelic stuff here. Starting from a regular blues rock or waltz basis, you can feel it goes in a then-new direction full of LSD, terrible corlourful nightmares and dirty hippies. Those long, quite sad light songs are a must to work on for those willing to go in anything psychedelic or yeah even for the doom metal wannabes before they get even slower and darker in their despair.
06. Definitely maybe - Oasis (1995)
The 90s sucked. But even sucky times can give great records, and this one was one of those I listened the most during this decade. Although the atmosphere here is far from the sweaty and dirty places associated with AC/DC, I've always found the drum styles on both CDs quite close. Much like Rudd, Alan White plays here mostly lazy and unimaginative mid-tempos, even if with way less cymbals. Those rythms are here also a little bit subtler and smoother, being totally influenced by the standard old days blues rock performances, but that's not something negative. White didn't need useless fiorituras to give to Gallagher's melodies the right rythmical support. Every track on this record has a proper and unique beat, catchy and easy to play, who can be later used a master-beats, be it in death metal or stupid US pop songs. If you follow White in his musical journey, you'll also learn a lot a transition tricks you'll be able to use everywhere later.
07. No need to argue - The Cranberries (1994)
While looking my old records I felt how days went by... Today it's all about extreme retro shit (death, thrash, doom, black, hardcore, deutschpunk, anarchopunk, you know the litany), but I started really slow with real soft rock records. According to the regular black metal fan standards songs played here are totally in the "gay" realm with their cheesy riffs, those christian punchlines and that introspective and somehow girly feeling, but that's not the point in this article. The Cranberries were in the 90s a band we assumed would be legendary some years later and it was very common to find their stuff. So like many kids I started to learn the basics with them (it could actually have been worse with all the Cure, R.E.M., Talking Head or Rembrandts albums I saw back then) and I found in those early days some songs great for training. The drum parts are easier than U2 ones but share with them similarities, making them an interesting second step for a beginner. Each toms are well used here in a quite subtle and not really offensive way. This makes the whole record a good introduction to a deeper work on the hanging toms along with the bass drum, something bands like Killing Joke brought to a higher level years before, what's forgotten by most of the great US modern rock/metal bands today. Those too nice songs also made me realize the importance of silences in order to be truely efficient and to create the right atmosphere. So leave technical ostentation behind, and never forget some of the hardest songs to play are sometimes those without too much drums. Oh and by the way did I mention the fact everything here is so fucking 90s ?
08. In Utero - Nirvana (1993)
It could have been a Melvins' album if I had Internet earlier in my life, but since my rock knowledge was closely tied to what the closest record shop sold (the motherfucking FNAC, if you see what I mean) and to what I could see on TV, the first brutal record I played on my drum kit was 'In Utero'. I knew those songs since I was a kiddo but it was totally different to play them. While playing brutal stuff you realize that drumming can be very physical and that you have to adjust the way you hit to the way you want your sound to be. You'll need a little bit of physical condition and energy to perform brutal stuff properly.
For a beginner the most affordable "brutal" band might be Nirvana. No double-kick, repetitive rigid hooks, plain rock'n'roll rythms put into "extreme" forms and that's all. Kurt Cobain and Dave Grohl had a deal : the drumming had to be efficient but not technical. And you can hear all along those bitter-sweet disturbed rock songs the result. 'In Utero' had many qualities, making it a better album than 'Bleach' and one with even more guts than 'Nevermind' or every Guns'n'Roses album. One of those qualities lied in the drums perfectly stressing the poppy soft rock/ depressed absurd hard rock alternation. With those songs you'll learn to play both, guaranteed. 'In Utero' might be Grohl's last great album as a drummer, the 'Foo Fighters' first release being quite disappointing on this point (too 70s soft rock influenced, too easy to play, too much snare, too predictable).
PART TWO : NOT SO BASIC STUFF
09. ZZ Top's first album - ZZ Top (1971)
Deep in the past, there were only blues rock you know it now. If rock
had a skeleton, then its bones would be 50s rock records. This is why it
is important IMO to be able to play some blues rock right and when it comes to great blues rock you can only hardly escape ZZ Top. The renowned Texans are playing on this record some of the best tracks I've listened to in the old rock style. Strictly applying the western music codes, you'll have here every kind of blues beats possible to play for a beginner. Needless to say more, just hear to this Old West vibe and apply.
10. Love over gold - Dire Straits (1982)
This record might be the bluesy record I played the most, and especially the first song, 'The Telegraph road'. For a long time I searched the musical aggression and speed but as time went by I wanted to be able to play something else, something you can't only describe as "fast", "brootal" or "noisy". I wanted to be able to play something with a soul, and my then-guitarirst recommended to listen to old classical rock and pop music in order to do so. During those musical experiments, I found this dusty CD and because I had good memories of 'Brother in arms' I decided to learn how to play every drum part on it, because this album contains many emotions. You can feel the classical blues formation of Pick Withers but he went further and introduced a nearly jazz way to play his roots rock repertoire, what makes the record particulary alive. This is why I liked it, the drums are free here and are a good inspiration for those who seek to convey different emotional levels on their songs.
11. Boston - Boston (1976)
When I started to listen to music I wasn't exactly in the kind of stuff I talk all the time here, I used to listen a lot to Boston and the Eagles (!). Both bands are quite good in their way to play soft rock, but I finally thought that Boston might be more suitable for a beginner, even if 'Hotel California' is one the best soft rock records I ever heard to. On the first release of the Massachussetts band you'll definitely find more energy, and this record is a interesting good way to get into metal or stoner rock later from a blues rock basis. Very melodic, this album is an excellent example of how the drummer always has to keep in mind to play along the guitars, and has to never overdo (except if you want to play grindcore stuff of course). So give this old but gold soft rock monument a try, it might be instructive for you maybe.
12. Outlandos d'Amour - The Police (1978)
According to many their best album. You'll find many great things on it, including a very innovative drumming style for this era. Some of the most reknown drummers play a lot of tricks you can find on those tracks. If you're looking to play in an energic and intuitive way, or if you can't stand double-kick sound walls in the modern metal albums, be sure to check this record ! Although still punk for the most, you'll find many connections with reggae, ska, or jazz beats and you'll find great work on the snare, an easy but efficient use of offbeats and rythmic transitions. Proof an excellent record doesn't need a brillant name to be a milestone in music history. 15 years later a german band, Wizo, showed the world a very similar kind of drumming on their 'Uuaaaarrrghhhh' album, only just a little bit refined, at the same time punk and technical. Eargasmic.
13. ABBA - ABBA (1975)
One thing was clear from the very beginning of my musical consumption activity : I will always hate ABBA. They are fucking gross. Why ? Because of all the joy, all the love and the good intentions their music convey. Every time those fucking morons living in "my" country called music journalists are talking about "real" music they talk about ABBA and every stupid asshole will never miss to point how fantastic their music is. Even worse than the Beatles, the swedish quartet gives me diarrhea and because I rejected everything that's in their music I slowly got into punk, the anti-ABBA sound. But if you really wanna be a good drummer, you'll have to know the basics of many genres, not only those you like the most. You'll have to open your mind, even to the things you hate sincerely. Although I still find this band terrible, I can't deny those Swedes knew how to please their audience and make people buy their records. On this album you will find in a quite wide spectrum many of the drum basics of pop and disco, and also discreetly country and reggae influences. ABBA's drum part are easy to play and if you're able to perform the whole record on your kit, you'll be able to dig many musical styles later in your carreer, finding certainly later in your life a new interest for things you thought sucked when you didn't play music.
14. Homegrown - Dodgy (1994)
If you thought you could avoid for your entire life three sounds rythms, you were really naive. Sooner or later, you'll meet someone who loves them and will tell you to play along some Maiden, Green Day or some other band and you'll have to face it : three sounds rythms are a part of music and you'll have to learn how to play them. I, personally, still feel very uncomfortable about them but I nonetheless tried to enhance my skills with this very record, coming right from the 90s UK in the wave of what we call now brit-pop. Every track on this record is an excellent way to begin with jazz-influenced rythms and if you follow the drum parts right, you'll be able to perform all those little jazz tricks and transitions that makes a drumming style effective (ask Tré Cool).
15. Invisible touch - Genesis (1986)
When I started to play drums everyone talked about Travis Barker, Dave Lombardo or that dildo from Slipknot, but they were not that interesting and I never admired them. I neither admired Phil Collins but this guy had all my respect (and still does) even if I don't agree with everything he said or made. Most of the people focus on his singer carreer and forget he was after all at first just a drummer that happened to sing. If you're paying more attention to the rythms than to the now cheap eighties pop sounds, this whole record will appear to you very differently. Here uncle Phil managed to play some complex rythms on long progressive tracks in a very regular way, making those mechanical beats somehow close to the industrial ones (btw I assume Laibach dug this shit back in the 80s). I'm not saying it's all good, the B-side is pretty horrible we'll all agree, but those tracks are very formative.
PART THREE : METAL, LET'S FACE IT...
16. Shout at the devil - Mötley Crüe (1983)
Everybody told only a few years ago that all the hair bands deserved to die, that they were ridiculous and nearly killed metal. Well... This might be true, but I don't know, hair metal still seems to me very acceptable. Maybe because I listened to those bands a lot during my youth and that I learned those lazy heavy beats with them. Although slower than in AC/DC, you'll find the same vibe in most of the hair productions. Incredible I know, but bands the regular metalheads hold as " great metal precursors" and those classified as "80s fake metal for hookers" have a lot in common. One of the mystery key lies in the name of hair metal itself. In the US you called those bands "metal" while here in Europe we simply said then it was "hard rock", just like Motorhead, AC/DC or Judas Priest without searching the differences much. And that's what many people don't understand about hair metal : it's more rock than metal ! This explains you'll find everything a noobie could like. You have in every hair metal album those catchy and powerful songs, with those heavy and slow kicks in a four sounds fashion and at the same time those even slower soft songs about girls, girls, girls you could have fucked, girls you've fucked, drugs and girls with sperma stuck in their vaginas. Def Leppard, Skid Row and even Bon Jovi (!) gave hair metal its true significance, but without Mötley Crüe they could never have raffined their sound. This record defined what hard rock had to be for 5 years or so, and is also an excellent way to begin with the whole metal spectrum for a drummer wannabe.This should be enough to declare the day Nikki Sixx nearly died from overdosis in the same bed as Slash a new holiday, no ?
17. Blackout - Scorpions (1982)
In the same vein as Mötley Crüe, but most of the time less ridiculous, Scorpions can be a very effective way to go into the metal realms too. It's a common thing in Europe that people now in their 50s/60s bought all the stuff from this german band and played it with their kids around. So for many metalheads on the good old sinkin' Europe Scorpions has strong ties with childhood, much like Ozzy Osbourne for the US metalheads. But unlike the Crüe the Scorps also had the advantage to be without any stupid satanic imagery, so our moms could also like them. Musically speaking the germans are great for beginner because they'll set in your mind all the metal basics, be it with tempo, lengths, or the parsimonious use of cymbals. Faster than most of the old heavy or hard rock stuff Scorpions are definitely a great band to go from the rock field to the darker and harder metal ones. What you learned with the mainstream old rock bands is starting here to be what we understand now as metal. But there are also their famous ballads, a kind of song you'll probably have to know how to play some days if you're planning to play with other real people. And believe me, those dudes are the almighty masters of the ballad songs...
18. The Fourth Crusade - Bolt Thrower (1992)
When I was a kiddo I watched too much the swiss broadcasts. This is how I discovered bands like Slayer or Megadeth, in a time where hair metal ruled the world. Briefly before Nirvana appeared on my TV screen, I discovered a rather different sound I never forgot : the original early 90s death metal. The old bourgeoises hated it, because it was ugly and they thought it was something with some dangerous western militarist background (only some months after the Gulf War this sounded pretty stupid believe me), but I loved it. To the contrary of the american death metal who had their roots in thrash, the european ones had their roots in euro-hardcore punk, much more violent, morbid and darker than what nice white suburbean satanist yankees produced. This explains why the early european death metal sound is rawer, easier to play but had more ernegy than its american counterpart, among other things. If you want to learn the double kick along maybe with Burzum's 'Filosofem', or if you want to get a foot in the really fucking heavy stuff with doom influences, then this is maybe the best old school album you could start with. Unlike our favorite crypto-nazi norwegian one-man band, this record is not too easy to play and not so repetitive, making it quite enjoyable to play, what will inspire you to progress. If your goal is to be heavy as fuck, believe me you can try this one, you'll get what you want.
19. We are French fukk you - Gronibard (2008)
When you've enough of death metal you can begin to play grindcore, more chaotic, frantic, punkish but still technical. But things also work in the opposite direction because many regular death bands started to play as grind bands. Clear right ? Nevertheless I'm not a huge grindcore fan, it goes too far most of the time for me, both in the lyrics and in the music. But I always loved the french band Gronibard (meaning "Huge Boobs") since the day a teenager named "Michel from Angers" came in 2004 to a singing contest close to American idol and started to growl 'Vas faire la vaisselle sale teupu' ("Go do the washing-up you dirty whore"). This brief moment where the politically correct representants of the french good tasted elite had to face one of the worst act from the french undergound "true" metal scenes was like a third kind encounter. This became cult for stupid youngsters like me, it sounded like a little revenge against the musical french nomenklatura giving massive funds to untasty parisian folk singers or to hateful (most of the time of "peace-loving" background) rappers. Gronibard like many grind acts plays short noisy pieces with mainly a very raw sound, influenced by D-beat and the early death metal. Although their lyrics are mostly about sodomy, violence towards "superficial girls" or dick sucking in the worst way possible, the music is great. On their third record they've softened a little their sound and if you want to improve what you learned with the previous metal records on this list, this might be a very effective album. Everything from the extreme scenes is on this record, but affordable even for a not-so-beginner. So guys, give this french fuckers a try, you probably won't understand their lyrics anyway.
20. Master of puppets - Metallica (1985)
Yeah, 'Master of the fucking puppets' by those fucking Metallica losers.This record isn't easy at all to play. I'd rather say it ain't for beginners. But fact is that if you play in a band, there's about 80% of chance someday an asshole would come to you and talk about this shit. Back when I was a teenager I hated Metallica to death because they were heavy as hell, too slow and full of stupid teenage angst for retards. Did I needed Metallica to know that death is what determines every life, and that it's a terrible thing ? Hell, no !
For years Metallica meant what almost every fucking metal band meant to me : nothing but shit. Anarchopunk was creepier, D-beat was more violent and old heavy like Rainbow was cheesier. But all my hatred didn't protected me, and some day I had to listen to the whole fucking record and to adapt myself, before finally learning to play the way the fucking Lars Ulrich played. I had no choice. At the beginning it was harsh, rude and I hated this band even more. Today I've played this record a thousand times, and sometimes I do want to play it. Because in the end, it is good to go out your comfort zone, and yeah sometimes play tunes you hate. Because in the end you'll never learn to play the classical thrash beat with another record, and because this record is an affordable step forward in your own career.
21. III : So long suckers - Reverend Bizarre (2005)
Doom metal is very special to me. Unlike black metal, thrash metal, or death metal it ain't that technical nor fast. The fact is doom metal is an excellent way to control the slow tempos. Playing fast beats is hard for sure but it's way harder to play things real slow ! It requires a full concentration and will enhance your "sense of rythm". If you can't feel those beats, you can't play them and that's why doom metal bands are very interesting bands to enhance your skills. There are many more cult albums like those from Candlemass, Cathedral, Saint Vitus or even Black Sabbath but Reverend Bizarre was the very first doom band I listened to. Personally my ultimate challenge, blast beats excepted, has been the doom tempo and I learned it with this very record from the frozen and cold Finland.
So that's it fellow rock drummers ! I hope this list could have helped you somehow, or a least had entertained you the time you read it. Keep in mind that the drums world is wide open before you and that there's a lot of genres I didn't talked about, be it native musics, african or latino rythms, hip-hop beats or the good old regular schlager songs. For example one of the best records I've ever heard when it comes to drums is one of those Red Army records. Don't be too narrow-minded and find your own way, that's the most important thing. Don't listen those who are obsessed with technicity for the sake of technicity, they're just kids liking way too much masturbation. Remember Tommy Ramone made his own carrer with some of poorest beats ever, but those beats gave Ramones' songs their soul ! And if you have some favorite records who helped you learn the drums, please feel free to leave a comment trolololo.
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