dimanche 27 septembre 2015

MOTORSÄGE - INKASSO MOSKAU

(2015)


  Dans mon post précédent je passais en gros mon temps à me plaindre en anglais que ma vie était difficile jadis, que j'étais un pauvre petit et blabla et blablabla... Pour redresser un petit peu la ligne éditoriale de ce navrant blog, je vais donc vous convier -auf französisch natürlich- à vous livrer mes impressions sur un album bien sale comme vous les aimez. Certes il y a eu pas mal de galettes venant d'horizons divers ce mois-ci, et de dans tous les styles, mais c'est avec celui-ci que je vais relancer cette bonne vieille mule qu'est richtermusik. Asseyez-vous confortablement, graissez vos tympans, on y va.

  La Sainte Patrie Germanie a celà de bon qu'elle enfante des groupes avec de vraies racines punk à la pelle, et qu'en général ils restent relativement fidèles à leurs inspirateurs, même lorsqu'ils vont voir un peu ailleurs et se décident à incorporer des éléments plus exotiques. Nous venant directement d'Osnabrück, Basse-Saxe, le combo déboule d'emblée avec un 'Nicht besser.Neuer' à la première partie dévastatrice. Du sludge épais et malsain au possible que l'on ne pensait pas forcément retrouver en keuponnie allemande. Ce morceau d'attaque est tout à fait révélateur de l'esprit du groupe qui se situe dans le magma hardcore/sludge/death des premiers jours avec toujours de fortes réminiscences de punk hardcore, pour le coup plus américain qu'allemand. C'est donc autant une musique d'ambiance que droit-dans-la-face à laquelle nous sommes invités à assister, à l'image des premiers Sepultura période 'Arise' . On trouvera ainsi des accélérations bien marquées comme sur 'Das gibt Ärger' ou sur le bien mal nommé 'Wir kommen in Frieden', les plus 80er deutschpunk du lot, ou des ambiances puisant dans les classiques de l'extrême ('Aufregen' et son passage black), ce qui devrait suffire à faire plaisir aux amateurs de son "non-mainstream". Les éléments les plus convaincants de cette recette étant certainement que les parties punk sont vraiment punk (avec D-beat et tutti quanti) et que le dosage est bien équilibré sur l'ensemble de la galette (pas d'overdose de drop ou de double-pédales, pas de solo foireux).

  Au niveau du chant on retrouvera par contre avec plaisir, une voix dans la plus grande tradition du deutschpunk ras-du-front (plutôt orienté 80er pour les plus spécialistes d'entre vous), à la Vorkriegsjugend. La production légèrement étouffée rend justice à ce chant  typé ainsi qu'aux sonorités de langue de Goethe, sèches et intransigeantes, idéale pour camper une atmosphère pesante et menaçante. Les paroles, parfois difficilement intelligibles il est vrai, viennent compléter ce panorama plutôt sombre et désolé, où flotte l'incompromission et la rancœur (les "Arme Schweine" scandés de 'Frei zu atmen' donnent le ton). Assisté parfois de chœurs  puissants, le frontman nous livre une vision crépusculaire terrifiante car ô combien terre-à-terre, bien plus efficace que le charabia satanique avec lequel on nous a rabattu les oreilles pendant 20 ans.

  Au final, depuis le temps que les styles jugés comme extrêmes se côtoient il était tout naturel de voir émerger ce genre de production au mitan de bien des horizons. Le fait qu'un groupe allemand amène le savoir-faire (anti)national est par contre une réelle bonne surprise. Un album comme disent les collègues de Thrasho et Métalorgie "solide", c'est-à-dire qu'il ne marquera pas une génération de fans en délire mais suffisamment peaufiné et radical pour qu'on s'y retrouve.



Recommandé :
- 'Aufregen'
- 'Nicht besser. Neuer'
- 'Wir kommen in Frieden'

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