2003
Ma démarche étant purement amateur autant faire ma première critique, que n'espérez pas trop constructive, avec un disque qui est dans mon top 15 personnel tous styles musicaux confondus.Tout d'abord remettons les choses dans leur contexte. Fuck the system dont le titre même incarne le cliché absolu mais que l'on sent sincère malgré tout, est le dernier né d'un des groupes mythiques du punk. Mythique à bien des égards, car mythiquement con, mythiquement fake à ses débuts et en même temps d'une sincérité quasi-enfantine. Mais surtout mythique de par sa longévité. A ma connaissance, hormis peut-être les demoiselles de Slayer, aucun groupe n'a joué la même musique pleine de haine depuis 30 ans (!) sans changer sa recette de base.
Fuck the system reste du haut de ses treize pistes effectivement depuis 2003 le dernier né du groupe qui ne cesse de tourner dans le monde entier depuis. Treize titres dont douze sont purement agressifs et quasiment anti-mélodiques, n'exprimant qu'un seul et même sentiment : la colère.
Les morceaux ont une construction simple et efficace dans la lignée du style 'UK 82' lancé dans les années 80 par les exploités avec d'autres de leurs joyeux compères. C'est cette simplicité qui fait mouche, couplée à une vitesse assez élevée et un son de guitare influencé par le thrash metal. La grande force de ces morceaux est leur capacité à être écouté en boucle sans que celà ne dérange, tant ce son répétitif et "débile" est complet en soi. On pourra regretter cependant la présence de quelques solis de guitare assez superflus et n'apportant au final pas grand-chose, comme sur 'Fuckin liar' ou 'There is no point'. On pourra même trouver des breakdowns solides et restant obstinément en tête que les grands pontes du hardcore américain actuel ne saurait envier, notamment sur 'Holiday in the sun'.
Au niveau du "chant", aucun doute nous sommes dans le domaine de Wattie Buchan. Il crie sa haine comme à l'accoutumée, n'inventant rien, ne laissant transparaitre aucune musicalité. Et c'est celà qu'on aime et vient chercher. Son timbre de voix bileux et éraillé est indiqué pour des paroles aussi abrutissantes que primaires. Le genre de connerie qui touche au génie. On est là dans la quintessence du punk rock anglais des années 80. L'exemple le plus probant 'You're a fuckin bastard' est tellement bête et méchant que cette insultante phrase en devient quasiment une incantation pour exprimer sa haine et sa colère envers le connard du moment qui nous pourrit la vie. Le titre éponyme n'est pas en reste, avec son texte sonnant vaguement politique et digne d'un anarchiste de 14 ans. Et c'est là la force de The Exploited, les paroles on s'en fout complétement, reste deux-trois fucks bien placés et une envie de tout détruire.
Enfin, il y a cette piste 13, 'Was it me ?', qui est en contraste total avec le reste de l'album et qui est à mon sens une des meilleures jamais produites par Wattie et sa bande. Ici exit la brutalité primaire. Si le son reste âpre, on peut sentir de l'émotion -oui, oui- d'un bout à l'autre du morceau. Celui-ci est dédié à un proche de Wattie avec qui il est brouillé depuis relativement longtemps, et on sent que celà le travaille. Cette treizième piste vient conclure la demi-heure de haine précédente, la transformant en parenthèse.
Au final, 'Fuck the System' est un monument de ce que le punk anglais aurait pu amener en se renouvelant sans se trahir.
Pistes à écouter : 'Fuck the system', 'Holiday in the sun','You're a fuckin bastard', 'Was it me ?'
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